Bon, d’accord, on avait dit que c’étaient les vacances et qu’on arrêtait de travailler. Bon, en fait, il y avait encore quelques trucs à faire ci et là.

Sur le volet “récit et théâtre d’archives” de l’Homme Nouveau, vous découvrirez en lecture et en images la vie entière d’Ernesto Guevara, répartie en cinq carnets de voyages qu’il a lui même rédigé.

Cette semaine donc, c’était séance découpage et installation des images d’archives sur les cinq caisses qui représentent les cinq carnets. Découpe et détourage des images à la scie à chantourner, bidouilles avec aimants ou avec principe de chevilles, répétitions dans l’espace…
Plusieurs interrogations ont croisé ma route : les images sont-elles assez grandes pour être bien visibles ? La manipulation des images sera-t-elle assez fluide ? Et puis, quand je me suis replongée dans le texte (montage des écrits d’Ernesto), je me suis rendu compte qu’il restait encore beaucoup de passages que l’on pouvait ôter. Il faut aller à l’essentiel et ne pas s’apesantir sur des anecdotes qui nous plaisent à nous, mais qui diluent le propos pour le spectateur.
Bref, cette semaine de travail sur ce volet m’a permis de me préparer avant la première qui sera le 3 novembre. C’est loin, oui, vous avez raison, mais il va y avoir une grosse pause entre les deux donc l’idée est d’ANTICIPER !

https://www.facebook.com/jeuxdevilains/videos/926970917475812/

Et puis il y avait aussi un peu de travail sur le volet “théâtre et marionnette”. Après la semaine de résidence de début juillet, il y avait un travail sur le son à faire. Pour le moment, nous avions répété en envoyant les musiques et bruits en direct en suivant le rythme des comédiens. Lors des représentations, ce ne sera plus possible. Il fallait donc fixer des pistes son que les comédiens, cette fois-ci, suivront eux. C’est un travail pas évident car il faut quand même se caler sur un timing proche de celui des répétitions précédentes. Et puis, ajoutons à cela que ce n’est pas mon métier principal et que je n’ai pas des connaissances techniques fabuleuses… Mais bon, j’espère que cela fera l’affaire !
En tous cas, après un petit temps de quelques jours devant l’ordinateur, voilà 9 pistes son toutes fraîches pour la reprise des répétitions en octobre !

Avant les premières représentations, il reste des broutilles à gérer : emmener notre marionnette chez le coiffeur (depuis le temps qu’il réclame !!), achat de costumes noirs pour les manipulateurs qui ne doivent pas être vus, achat des costumes définitifs de Fidel et Ernesto… et éventuellement leur donner un aspect vieilli si jamais on les achète neufs. On nous a donné une astuce pour ça : mettre les vêtements dans une bétonnière remplie de cailloux et la faire tourner une vingtaine de minutes !! Vous avez d’autres idées vous ? 🙂

Dernière date du Mahâbhârata, dernière date de la saison, avant un break de 3 mois !

RéciDives, festival de théâtre de marionnettes et de formes animées, nous a reçu en soirée d’inauguration, sous les magnifiques Halles médiévales de la ville de Dives-sur-Mer. Trop classe !

 

Un petit résumé pour bien comprendre à quel point c’était bien :
– installation la veille

– ateliers avec des binômes parents/enfants ultra motivés
– endroit magique pour jouer
– équipe technique au top
– cantine du festival délicieuse
– un public tout proche de nous, dans un esprit intimiste et pourtant magistral (si si, c’est possible !)
– et puis d’autres spectacles super que l’on a vu parce qu’on a traîné pendant 3 jours après…
– la mer pas loin, c’est pas mal aussi
– le beau temps
– les sourires
– l’ambiance de vacances qui rôde…

Quelques photos des répétitions prises par Claude Boisnard

 

Ce fut une belle et émouvante dernière du Mahâbhârata pour 2018. Les prochaines représentations sont en train de se caler sur le printemps 2019, surveillez notre agenda !

D’ici là, bonnes vacances à tous !

Il y a deux semaines, on s’est replongés dans le volet #2 de notre projet l’Homme Nouveau. C’est le volet théâtre et marionnette : La naissance d’un mythe // le Che. Avant dernière résidence de travail avant la création début novembre ! Youhouuu ! Novembre, ça paraît loin, mais ça ne l’est pas tant. Surtout qu’il ne nous restera qu’un dernier temps de travail fin octobre, et rien d’ici là.

Sur cette semaine intense, on a travaillé surtout la manipulation de la marionnette grâce à la présence de Pascale. En plus d’avoir coaché la construction de la marionnette l’an passé, je lui ai demandé de me seconder sur scène pour pouvoir garder une place extérieure pendant la période de mise en scène (bon, aussi parce que enceinte comme je suis, il m’est impossible de soulever la marionnette !). 3 jours au Puits Manu à Beaugency (merci à la ville !). Il fait chaud. C’est juillet. On le sent bien. Quentin, comédien interprétant Ernesto, n’a jamais touché à une marionnette. Session formation intense pour lui, avec la chaleur en plus ! Il doit apprendre comment se positionner physiquement, mais surtout mentalement, par rapport à la marionnette. Belle progression de sa part en seulement quelques jours ! Chapeau ! Avec de la sueur… À la fin des trois jours, on a mis en place la dernière partie du spectacle. Pfiooo… c’était un gros morceau technique, on est bien content d’avoir accompli une tâche importante.

Puis 3 jours à la Fabrique à Meung sur Loire (merci à la cie Effigie(s) Théâtre et à la ville !). Il fait moins chaud. C’est toujours juillet. Mais surtout il y a la clim, et ça change tout !! On rembobine le spectacle et on travaille maintenant sur les parties 2 et 1, celles du milieu et du début du spectacle, Là aussi, on arrive à quelque chose qui nous plaît bien. Le tout, c’est de trouver une cohérence d’ensemble, d’avoir un propos qui est clair tout en n’étant pas trop simpliste, de trouver une forme à la fois morcelée et à la fois fluide… On cogite, on discute, on sue (enfin surtout ceux qui sont sur scène, moi ça va je regarde !). Depuis le début de ce projet, on a envie de dire plein de choses, trop de choses, et on veut tout mettre dans le spectacle. Comment Fidel et Ernesto ont construit le mythe du Che ? Qui s’en est emparé ? Comment les relations internationales ont joué ? Quelle place au marketing ? Quel rapport à la manipulation des masses ? Comment les égos se gonflent ? Quel parcours mène à devenir un mythe international ?…. La grosse difficulté, c’est de faire le deuil de la plupart de ces réflexions, et de se recentrer sur la question principale que l’on a choisi de creuser : comment deux hommes construisent une troisième entité qui au bout du compte finit par les dépasser ?

Dimanche, on a fait un premier filage de l’ensemble du spectacle devant les associés de la SCIC Jeux de Vilains. Leurs retours sont essentiels. Leur regards neufs vont nous permettre de réajuster quelques points avant notre dernière session de travail fin octobre. Merci à eux de participer de l’intérieur à l’élaboration de nos spectacles ! Rendez-vous le 3 novembre à Meung sur Loire, pour la première représentation de ce projet. On jouera en ouverture du très chouette festival “Petites formes mouvantes et émouvantes” organisé par Effigie(s) Théâtre. Ah, et pis notez aussi qu’on clôturera ce festival avec une représentation du Grand Méchant Renard le 18 novembre, un tout autre style… ! Héhé…

Une petite vidéo de la résidence :

https://www.facebook.com/jeuxdevilains/videos/931071180399119/

Jeux de Vilains a toujours mêlé la création artistique et les actions culturelles en direction de tous les publics possibles. C’est ce qu’on appelle chez nous « création » et « récréation ». Me voilà donc parti à vous raconter mes 3 récréations de l’année !

La première est en lien avec nos chers collègues de l’Hectare, scène conventionnée marionnettes (pour faire court) à Vendôme. C’est la 9ème classe marionnette, la cinquième pour moi. Edouard (mon génial interlocuteur, copain de collège aussi!), m’a dégoté cette année l’école de Saint Ouen, à côté de Vendôme. Une super école, une super instit (Delphine Lebreton) et une classe de CM1 tout aussi sympa.

Les deux autres ont lieu sur l’opération « un artiste dans ma classe », menée par la mairie d’Orléans en direction des cycles 3. J’y propose depuis déjà quatre ans une option « escrime artistique ». Cette année, 3 classes ont posé leurs candidatures, et 2 ont été retenues (normalement, chaque option n’a qu’une classe, mais bon…) : le CM1 du Jardin des Plantes, avec Caroline Baby et le CM1 de l’école Kergomard, avec Julie Khayati. Et surtout, dans cette dernière école, le directeur est mon grand copain Christophe Daret, un avec qui j’en ai fait des bêtises, du temps où j’étais instit !

Points communs aux trois classes : le niveau (CM1) ; la volonté de les initier à une technique et de les faire entrer dans un processus de création qui aboutira à un spectacle, le tout sur une vingtaine d’heures d’intervention ; l’envie des enseignantes de faire un projet qui sort de l’ordinaire et de travailler les compétences scolaires autrement ; 3 classes.

Les différences : une école de campagne près de Vendôme, une de quartier orléanais classée REP, une, orléanaise aussi, mais pas REP ; deux lieux de représentation (le Minotaure et le Théâtre Gérard Philipe) ; 3 classes.

3 classes, c’est à la fois dans les points communs et les différences. Aucune classe ne ressemble à une autre… Demandez à un enseignant, il vous expliquera !

Bilan des courses :

Un chouette spectacle avec Saint Ouen, sur la pollution, en théâtre d’objet. On a abordé plusieurs aspects du problème, dont certains pouvaient même être polémiques (le nucléaire, problème ou solution ?). Les enfants ont écrit les textes, choisi les objets, manipulé… Une belle représentation au troisième volume du Minotaure, un soir, devant les parents.

 

 

Les deux classes d’Orléans, elles, ont travaillé ensemble sur un même projet. Une des deux participaient à une chorale en lien avec le musée des beaux-Arts ; ça a donné à l’institutrice l’idée de partir sur une « revisite » de grands tableaux représentant l’histoire de France : Charlemagne, Jeanne d’Arc, la Révolution, et même la préhistoire ! Les enfants ont écrit leurs visions du tableau, pour certaines légèrement « détournées » (savez-vous que ce sont les hommes préhistoriques qui ont inventé le demi-sucre, et Jeanne d’Arc la crème anglaise ?) et inventé les chorégraphies de combat. Le tout a été présenté ensemble, au Théâtre Gérard Philipe, lors d’une restitution des différents projets, devant une dizaine d’autres classes.

Une anecdote sur chaque projet ?

Je me souviendrai longtemps de la répétition générale, trois heures avant de jouer, au Minotaure, avec la classe de Saint Ouen… En gros, je leur avait dit que maintenant, le spectacle leur appartenait, et que c’était à eux de jouer. Et je crois qu’on ne s’était pas encore entendu sur ce qu’était jouer… une cour de récréation sur scène, une instit dépitée, une colère froide de ma part, et trois techniciens (Aymeric, Philippe et Aldric, merci les gars !) qui m’ont récupéré alors que j’avais envie de partir en courant… Mais le soir, ce fut parfait, à l’image du dicton dans nos métiers : « mauvaise générale, bonne première » !…

À Orléans, un petit regret, ne pas avoir eu assez de temps pour permettre une rencontre plus forte entre les deux classes. Mais un grand plaisir, recroiser le chemin de mon pote Christophe, alors qu’on s’était quitté en kilt, lors de ma dernière journée d’enseignant. Ça, je vous le raconterai une prochaine fois !…

3 jours pour démarrer de la plus belle des façons ce projet culturel et citoyen. L’histoire du Café 2 a démarré courant mars 2018, dans le froid, et nous voilà quelques mois plus tard sous le soleil du mois de juin pour le coup d’envoi de cette aventure…et du match France-Pérou !

Que dire ? Que les Laillylois(es) et voisins proches ont répondu présent ? Ça pour sûr ! Mais en face, l’équipe des tauliers et de l'(H)amac n’a pas fait pâle figure, galvanisée par longue préparation physique (deux mois de travaux) et par la pression des grands rendez-vous !

Dès le début du Caf’estival, on a pu constater que Léo & Thibault, nos cafetiers, étaient tous deux très en jambes. Distribuant ça et là des cafés crèmes, menthes à l’eau et autres pintes de bières, et tous les experts s’accorderont pour dire que le beau jeu passe forcément par une bonne distribution.
Dès le jeudi soir, un match dans le match débute : le

FC Batterie-Fanfare de Lailly contre l’US “Bidon é vous” pour une confrontation morceaux contre morceaux. Deux styles de jeux bien différents, mais qui ont su ravir les premiers curieux place de l’église. Malgré une période de prolongation, aucun vainqueur n’est désigné, mis à part la bonne humeur.

 

 

Le vendredi 22 juin, c’est l’entrée en compétition du théâtre sur la scène du Café 2 avec la compagnie du Petit Monde pour le spectacle “Le Troisième Jour”. Un spectacle retraçant les origines du vin et qui nous fait voyager en accéléré à travers l’Histoire avec beaucoup d’humour. Le stade est plein à craquer et le spectacle est récompensé par une belle ola. En milieu de soirée nous assistons à une rencontre entre dirigeants pour la signature, très médiatique, de la convention liant l'(H)amac aux Tauliers. C’est l’occasion de remercier tous les bénévoles ayant participé aux travaux et d’inaugurer officiellement le Café 2 ! C’est alors que nous entrons dans une phase délicate de la compétition : dans un Café 2 bondé à l’intérieur, comme sur la terrasse, il faut se frayer un chemin pour pouvoir goûter aux délicieux fromages de chèvre de la ferme Belleteste, aux pizzas du Comptoir à pizzas de Lailly ainsi qu’aux vins de Valérie Deneufbourg (produits à Cléry). Les joueurs les plus habiles techniquement s’en sortent bien et poursuivent la soirée pour une troisième mi-temps méritée.

Le samedi au réveil, les jambes sont lourdes, mais la victoire de la veille est encore dans toutes les têtes. Le Café 2 avait rarement été aussi plein ! Pour le décrassage, rien de tel qu’un après-midi jeux de société : les plus grands enseignent aux plus jeunes les règles de jeux amenés par chacun. Et les experts s’accorderont pour dire qu’un bel avenir passe forcément par un bon centre de formation. C’est alors qu’un car rempli de supporters vient pour en découdre avec la star du jour : Le Grand Méchant Neymar…euh Renard ! La jauge est encore une fois dépassée avec des poussins assis dans tous les recoins du café. Le spectacle enchante les familles et dans les hautes sphères de la compagnie Jeux de Vilains, on sent bien que cette équipe de poules, renard, lapin et loup est à surveiller de très près, convoitée par les plus grands clubs…euh salles. Petite pause fraîcheur autour d’un goûter partagé, puis c’est déjà l’heure de clôturer trois jours de compétition intense. Pour cela, l’entrée en jeu du P’tit Crème était bien sentie, “autant sur le plan ta-que-tique-que-té-que-ni-que”. Un répertoire adapté des textes du poète Gaston Couté pour une ambiance plus posée mais qui fait mouche face à un public conquis d’avance.

Bilan des courses : le Caf’estival a réuni énormément de monde et nous en sommes ravis ! Une belle manière de présenter ce lieu entièrement rénové aux laillylois(es) et qui, nous l’espérons, les attirera régulièrement lors de futurs événements.

C’est dans le parc forestier de Clamart que nous avions rendez-vous ce vendredi 15 juin pour le festival des Petits Pois, avec toute l’équipe de musiciens et de techniciens du Mahâbhârata. Je rencontre donc toute la bande ! Enfin pas exactement toute la bande puisque 10 musiciens sont présents sur scène pour accompagner Cécile, le reste de la troupe sera présent le 11 juillet pour la représentation à Dives-sur-Mer en Normandie.

 

Nous installons donc le magnifique gamelan venu de Rennes et l’exposition “Carnet de Voyage en Asie du sud est” sous un soleil radieux. Les répétitions de l’après-midi, en musique, attirent quelques curieux, principalement des promeneurs et des gens habitant juste à côté du parc. En revanche, elles laissent les nombreux joueurs de boules indifférents (surement trop occupés par le jeu). Je suis briefé par Elise pour la gestion du stand de marionnettes et de CD, ainsi que pour le service du thé qui est offert tout au long de la soirée.

 

Carole, notre chef, fait réchauffer ses plats de Nasi Goreng (riz frit indonésien) et les odeurs nous mettent l’eau à la bouche. Très vite une petite queue se forme et les gens commencent à déguster ses délicieux plats en début de soirée tandis que les artistes commencent à revêtir leur costumes (haut noir et sarong coloré). J’ai juste le temps de faire un portrait de chaque musicien qui me servira pour la future affiche du spectacle, puis vient l’heure du début de la représentation. Entre temps, le public est arrivé (un peu plus de 150 personnes) et la lumière du jour a diminué offrant une atmosphère presque magique et idéale pour le spectacle. Je vois Stéphane et Bertrand à la régie, sous les arbres, se faire dévorer par les moustiques du soir, y’a pas à dire, on est bons pour le côté “immersion” dans l’univers indonésien.

 

Les gens ont de nombreuses questions sur les origines du spectacle, du gamelan ou bien simplement pour savoir “de quel côté de l’écran on doit s’asseoir ?”. Alors que les musiciens montent sur scène et commencent à jouer, on entame un petit direct Facebook, puis Cécile introduit le spectacle en quelques mots. C’est parti pour presque 2 heures de voyage !

Moi qui était tout heureux de découvrir ce spectacle pour la première fois (après avoir découvert son jumeau, le Râmâyana à Valenciennes), nous sommes en fait très occupés au stand pour le service du thé, répondre aux questions des spectateurs et prendre quelques photos et vidéos. J’ai donc suivi en pointillés, et quand sonne la fin du spectacle, on est rincés ! Mais les artistes eux, se sont donnés à fond aussi, et ont bien mérité leur nuit de repos…Après le démontage du spectacle bien sûr ! À 2h du matin, on trinque pour l’anniversaire de Grégo en face de l’hôtel en découvrant avec beaucoup d’amusement que quelqu’un a inscrit un délicat “CONNASSE” sur l’une des légendes de l’exposition. Mais ce doux mot est bien sûr vite oublié face aux nombreux commentaires bienveillants que nous avons reçu tout au long de la soirée !

Prochain épisode à Dives sur Mer pour le festival RéciDives !

Trois mois après mon arrivée au sein de la compagnie, je vais enfin pouvoir découvrir un des trois spectacles de théâtre d’ombres d’Asie du sud-est : le Râmâyana ! Je suis tous les jours au contact des marionnettes et pourtant, elles n’ont pas encore pris vie devant moi…

C’est même un week-end entier qui est consacré au théâtre d’ombres, programmé par le (somptueux) Musée des Beaux-arts de Valenciennes à l’occasion de l’accueil de l’exposition “Une histoire du monde en 100 objets” prêtée par le British Museum. En effet, parmi les 100 objets de la collection se trouve une marionnette de Wayang Kulit !

L’occasion pour le musée des Beaux-arts de prolonger l’expérience des visiteurs en leur proposant une conférence autour du théâtre d’ombres (que je découvre pour la première fois également !). Nous suivons donc le voyage de Cécile à travers les différents pays qu’elle a visité (Cambodge, Thaïlande, Malaisie et Indonésie) en découvrant pour chacun les différentes façons de créer et de manipuler ces marionnettes d’ombres. Parmi le public présent ce vendredi soir, certains sont des connaisseurs, d’autres de simples curieux, mais en tout cas tous sont comme de grands enfants devant les marionnettes. D’ailleurs, elles circulent de main en main et chacun s’essaye à un petit exercice de manipulation donné par Cécile.

Le lendemain, samedi 9 juin, nous rencontrons deux groupes auxquels nous présentons le théâtre d’ombres et qui auront une formation accélérée de fabrication de marionnettes. Ce qui est touchant, c’est que petits et grands se prennent au jeu de la création et s’émerveillent du résultat une fois leurs marionnettes face à l’écran !

Nous terminons ce week-end avec deux représentations du Râmâyana le dimanche, dans le très bel auditorium St Nicolas de Valenciennes. Cécile est accompagnée par Jean-Christophe Cornier qui joue d’une multitude d’instruments venus d’Asie, et que je rencontre pour la première fois. Une petite blague belge (nous sommes tout près, c’est donc de rigueur) et nous voilà copains comme cochons !
Je découvre enfin l’histoire de Râmâ, dont l’épouse Sita est enlevée par le roi des démons – Ravana. Aidé de son frère et de singes guerriers (dont le célèbre Hanuman), il partira à la rescousse de Sita non sans croiser le fer au passage !
Plusieurs personnes parmi le public étaient déjà présents le vendredi soir et nous ont suivi tout le week-end, on en profite alors pour échanger une dernière fois après le spectacle sur la façon dont il s’est construit et sur cette forme de théâtre si particulière et magique !

 

 

 

 

Me voilà de retour au Québec un an après mon séjour pour la fabrication des marionnettes avec Isabelle au mois de mai 2017. On avait alors passé 15 jours à dessiner, couper, sculpter, lisser de la mousse avec des ciseaux, des cutters, et beaucoup de patience. En novembre 2017, c’était au tour d’Isabelle de traverser l’Atlantique et nous avons alors passé 10 jours à répéter le spectacle qui a vu le jour le 24 novembre au festival BD BOUM à Blois. Depuis, ce n’est pas moins de 30 représentations qui ont déjà eu lieu en France… et me voici de retour à Montréal pour y jouer 17 représentations au sein du festival “Petits Bonheurs / le rendez-vous culturel des tout-petits”.

Ah, la Belle Province…. ! Quel plaisir de la retrouver régulièrement ! Quelle chance de venir représenter notre Grand Méchant Renard ici !

Je suis arrivée un dimanche, sous la pluie, en étant partie de Paris 7h plus tôt, sous la pluie.

Au mois de mai, c’en est enfin fini de la neige. Tous les Québecois sont heureux de retrouver la terre ferme et ont hâte de l’été qui arrive. Moi, je n’aurais pas été contre voir encore un peu de blanc ci et là, et les poussins non plus d’ailleurs… Après un voyage en soute (sauf pour le Renard qui a eu le privilège d’être avec moi en cabine), tout notre petit monde est arrivé en bon état.

Le mardi, première représentation à Blainville, à 50 km de Montréal. Valise dans le coffre, je roule à travers les nombreuses autoroutes du pays et hop, me voilà à destination. Jolie première représentation devant une bonne jauge de 150 personnes. Les enfants, et adultes, sont ravis. Je reprends la voiture sous un soleil splendide qui a fait reculer la pluie.

Après deux jours de repos (beau début d’une tournée !), j’enchaîne ensuite 9 représentations à l’Assomption, Sherbrooke, Théâtre Outremont dans Montréal…

À l’Assomption, une belle surprise croise ma route par le hasard : le conteur Fred Pellerin joue le même jour que moi, programmé par le même théâtre que moi. Une invitation m’est offerte et hop, juste après ma représentation de 19h, je ne démonte même pas mon spectacle et je file voir Fred à 20h. Ce conteur est tellement un emblème du Québec ! Drôle à en pleurer, touchant à en pleurer… il raconte son village, et transmet l’esprit québécois. En papotant un peu avec lui après, on a évoqué sérieusement l’idée qu’il vienne à Lailly un de ces jours pour jouer, au Café 2 peut-être ? à la Lisotte ? On verra…

Arrive ensuite une autre journée de repos, après laquelle je repars pour une dernière ligne droite de huit représentations dans les arrondissements d’Hochelaga-Maisonneuve et de Saint-Laurent, à la Tohu, et dans la très récente ville de Laval.

Je parcours les routes avec ma voiture, je rencontre les gens, je prends le pouls de cette province que j’aime tant. Au cours des discussions, je prends conscience à quel point les réseaux artistiques français et québécois n’en sont pas au même point. Deux “tables rondes” proposées lors du festival me font entendre le fonctionnement ici, et me nourrissent considérablement dans ma réflexion et ma comparaison avec la France. Vraiment intéressant.

Et puis, pour parler d’autre chose que de la profession, ce que j’aime chez les québécois, c’est tout un tas de règles de vie qui influent sur leur mentalité, et qui nous décalent de la nôtre, nous autres français de France.

Voici deux exemples parmi tant d’autres :

– Quand vous conduisez, vous arrivez à un carrefour où il y a quatre stop (enfin, “arrêt”… ici, ils n’utilisent pas le mot anglophone). C’est à celui qui est arrivé le premier de passer en premier. Cela oblige à être attentionné envers l’autre. C’est tout bête, mais une règle mouvante comme celle-là est plus agréable qu’une bête règle de priorité à droite figée. Elle incite à l’altruisme, et à prendre ses responsabilités, plutôt qu’à obéir bêtement.

– Quand on passe à une caisse de magasin, on est surpris par un “Bonjour ça va bien ?” de l’employé(e). Parfois même, un “tu vas bien ?”….. Tout français qu’on est, on pense alors que l’employé pense nous connaître et fait erreur, mais non. C’est simplement qu’ici, on se salue par cette formule plus personnelle qu’un simple “bonjour”. Et évidemment, cela va inciter à échanger, discuter… plutôt qu’à être renfermé sur soi-même par une formule laconique.

Pour finir, après deux dernières représentations à Laval, Isabelle et David me raccompagnent à l’aéroport. Cette fois-ci, ce sont les poussins qui voyagent en cabine avec moi ! Le Renard accepte d’aller en soute, à condition que les petits ne mangent pas de poulet au repas qui sera servi. Promis. Et effectivement, à la question “pâtes ou poulet”, j’ai bien répondu “pâtes” ! 🙂

Bilan :
– 13 jours de présence
– 17 représentations en 10 jours effectifs
– 1500 spectateurs, quasi autant de sourires
– 5500 km en avion
– 800 km en voiture
– 4 égarements dans la ville de Montréal à cause des travaux
– 6 poutines avalées (oups… mais le loup y est pour quelque chose !)
– 4 journées de pluie
– 9 de soleil

Bon, pour résumer, ça a été assez formidable je dois dire ! Merci à toutes les équipes qui m’ont accueillie sur place, avec toujours le sourire et la bonne humeur. Le public a été au top aussi, avec des retours d’enfants et de parents (ou grands-parents !) aux anges. Ça fait plaisir de faire plaisir !

Et si vous êtes de la belle province et que vous avez loupé le Grand Méchant Renard cette année, vous aurez peut-être une session de rattrapage pour le voir à nouveau sur le sol québécois d’ici 2 ans comme mon petit doigt me le laisse présager…

To be continued…